J'ai réalisé ce bouquet au centre Pompidou en 1978 à partir d'une collection de tracés de réseaux de flèches
aberrants.
C'était l'époque où certaines personnes, journalistes,
informaticiens, idéologues de tous poils chantaient la grande messe de la révolution informatique
qui allait tout chambouler, faire disparaître le papier, modifier
les relations sociales... Etc.
Ce bouquet, qui par provocation se présente comme une nature morte très classique, un retour en arrière avec des instruments nouveaux, affirmait simplement que l'outil ne change pas
le contenu, malgré toutes les prouesses de ces nouvelles technologies.
Ces deux années de recherches à l'ordinateur m'avais donné la certitude qu'avec cet outil on allait recommencer
et répéter tous les mêmes processus, plus vite, plus violemment qu'avant sans rien changer quant aux fonds.. Exactement comme cela s'était passé au XIXe avec le machinisme, le cambouis en moins.
Ces 39 années écoulées ont apporté la vérification de cette hypothèse!
Mon contrat de création au centre Pompidou stipulait que je réalise au terme de mes rechercches une oeuvre destinée à l'édition d'une affiche. J'ai présenté la nativité et ce bouquet qui fut retenu par la direction du centre Pompidou. Néanmoins j'ai perçu une réticence non avouée. On attendait sans doute de moi une image plus pieusement représentative de la modernité numérique...!!!
L'ensemble de la collection que j'ai créée, une cinquantaine d'oeuvres
est, je suppose, toujours au Centre Pompidou. Mais il m'a toujours été refusé d'y accéder pour les photographier.
A ce jour aucun de mes courriers n'a reçu de réponse.